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MUSIQUE par VoltaireOnline.eu
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Des premières galères aux premiers succès Alain Souchon naît le 27 mai 1944 à Casablanca au Maroc, où son père enseigne l'anglais. Six mois plus tard, la famille déménage et s'installe à Paris. De son enfance, on retiendra l'image d'un garçon plutôt solitaire, rêveur, sensible: une nature qui transparaît dans bon nombre de ses textes. En 1959, son père meurt tragiquement dans un accident de voiture. Alain et son frère se retrouvent seuls avec leur mère qui, pour faire vivre la famille, devient romancière. En 1961, Alain, qui n'est guère scolaire, part étudier en Angleterre dans un lycée français. Le projet n'aboutit finalement pas, à la suite d'ennuis administratifs, mais Alain reste quand même en Angleterre où il devient serveur dans un pub. Il essaie de passer son bac par correspondance, sans succès. Un an et demi plus tard, Alain rentre à Paris. Déjà intéressé par la musique (il écoute alors Brassens, Brel, Ferré...), il décide à son retour dans la capitale de se consacrer sérieusement à la guitare et au chant. Il écrit des textes, chante dans divers bars de la rive gauche, passe des auditions, tout en exerçant de petits boulots pour vivre. En 1969 il rencontre celle qui deviendra sa femme un an plus tard: Françoise, dite Belote. Leur mariage est suivi de peu par la naissance de Pierre, leur premier fils. Jusque là, la carrière d'Alain Souchon stagne, et le succès se fait attendre! Finalement, en 1973, Alain remporte deux prix lors du concours de la Rose d'Or d'Antibes, avec la chanson "l'Amour 1830", destinée à l'origine au chanteur Frédéric François. Peu de temps après, il fait une rencontre décisive: celle de Laurent Voulzy, jeune musicien lui aussi inconnu du grand public. A partir de là commence entre les deux chanteurs une belle amitié, doublée d'une collaboration artistique fructueuse. La carrière d'Alain Souchon est lancée. En 1974 paraît l'album J'ai 10 ans, début prometteur qui sera suivi deux ans plus tard de Bidon. Les textes de Souchon, mis en musique par Voulzy, ravissent le public. En 1977 sort Jamais Content, avec le célèbre "Allô maman bobo", chanson qui révèle bien le style du chanteur: tendre, attachant, un peu fragile. Durant cette période, les deux compères Souchon et Voulzy ne se quittent guère. Ils partent parfois s'isoler quelque temps à la campagne, pour travailler leurs albums respectifs. En 1978 (année de la naissance du second fils d'Alain Souchon, Charles), l'album Toto 30 ans remporte une fois de plus l'assentiment du public. On y trouve entre autres les chansons "Papa mambo" et "Le Bagdad de Lann Bihouë". Après quatre albums, Alain Souchon est un chanteur reconnu: il a réussi à s'imposer sur la scène française comme un auteur-compositeur-interprète de talent, un succès qui s'amplifie dans les années 1980. Alain Souchon star! L'entrée dans les 80's commence bien pour Alain Souchon: passage triomphal à l'Olympia en janvier 1980, puis, la même année, sortie de l'album Rame (avec la collaboration de Michel Jonasz, ami d'Alain depuis plusieurs années) et enfin un premier film, "Je vous aime" de Claude Berri (aux côtés de Serge Gainsbourg, Gérard Depardieu, Catherine Deneuve!). Alain Souchon fait ses premiers pas au cinéma. Il tourne l'année suivante pour Jean-Paul Rappeneau dans "Tout feu tout flamme" (avec Isabelle Adjani, Yves Montand), puis dans "L'Eté meurtrier" de Jean Becker (1983), qui est peut être son rôle le plus marquant. Alain Souchon acteur? Oui, mais avant tout chanteur! En 1983, le public découvre l'album On avance, auquel ont participé Michel Jonasz ("On est si beau") et Louis Chédid ("Les papas des bébés"). Suivent deux albums, fruits de la collaboration Souchon/Voulzy: C'est comme vous voulez, qui contient la très belle "Ballade de Jim" (1985) puis Ultra Moderne Solitude (1989). Entre les deux, Alain Souchon a eu le temps de partir en tournée en 1986 avec la chanteuse Véronique Sanson, mais aussi de tourner en 1987 dans "Comédie" de Jacques Doillon, avec Jane Birkin! Après cette période intense, suit une courte "pause". Le public doit en effet attendre 1993 pour voir Alain Souchon revenir sur le devant de la scène, et comment! Avec C'est déjà ça, grand succès (plus d'un million d'album vendus) incarné par l'incontournable "Foule sentimentale", véritable tube de la chanson française. Une des chansons de l'album a été co-écrite avec son fils, Pierre (qui de son côté chante dans le groupe "les Cherche Midi" avec le fils de Laurent Voulzy!). Avec "L'Amour à la machine", extrait du même album, Alain Souchon remporte en 1994 deux Victoires de la Musique (Meilleure chanson de l'année et Meilleur artiste masculin). Sa tournée à l'Olympia la même année est un triomphe. Le public apprécie les textes d'Alain Souchon, ses belles mélodies entraînantes, et surtout son ton mélancolique, tendre, sensible...non dénué d'humour. Au cours des années 1990, Alain Souchon s'engage également pour des associations. Il monte deux fois sur scène pour Sol En Si (Solidarité Enfant Sida), avec d'autres artistes (Michel Jonasz, Francis Cabrel, Maurane, Maxime le Forestier...) en 1993 et 1997, et soutient les Restos du Coeur en chantant aux côtés des Enfoirés. Après la sortie de son dixième album, Aux ras des pâquerettes, en 1999 (chanson "Rive Gauche"), Alain Souchon part en tournée trois ans (2000-2001-2002) dans toute la France. Ecoutez d'où ma peine vient Deux ans seulement après La Vie Théodore (2005), Alain Souchon revient en 2008 avec Ecoutez d'où ma peine vient, sorti le 1er décembre et réalisé par Renaud Létang. L'album se révèle assez critique, par l'attention portée aux sujets et problèmes de société. Dans "Parachute Doré", Alain Souchon évoque ainsi avec ironie les fameux "golden parachutes" accordés aux grands patrons: une chanson qui s'accorde plutôt bien avec le contexte économique du moment! Dans "Popopo" (seule chanson de l'album dont la musique ait été composée par Laurent Voulzy!), il s'amuse à démystifier la légende guévariste, au risque de s'attirer l'ire de certains. Côté musique, Alain Souchon a mis en musique un texte d'Aragon ("Oh la guitare"), co-écrit deux textes avec le chanteur David Mac Neil, et s'est associé à son fils Pierre pour les mélodies de "Parachute Doré" et "Sidi Ferouch". Le résultat semble à la hauteur des attentes. Et pour la suite? Il est question, entre les complices de toujours Souchon et Voulzy, d'un album de duos et d'une tournée... Rive gauche Les chansons de Prévert me reviennent De tous les souffleurs de vers...laine Du vieux Ferré les cris la tempête Boris Vian s'écrit à la trompette Rive Gauche à Paris Adieu mon pays De musique et de poésie Les marchands de malappris Qui d'ailleurs ont déjà tout pris Viennent vendre leurs habits en librairie En librairie en librairie Si tendre soit la nuit Elle passe Oh ma Zelda c'est fini Montparnasse Miles Davis qui sonne sa Greco Tous les monts y sonnent leur Nico Rive Gauche à Paris Oh mon île Oh mon pays De musique et de poésie D'art et de liberté éprise Elle s'est fait prendre, elle est prise Elle va mourir quoi qu'on en dise Et ma chanson la mélancolise La vie c'est du théâtre et des souvenirs Et nous sommes opiniâtres à ne pas mourir A traîner sur les berges venez voir On dirait Jane et Serge sur le pont des Arts Rive Gauche à Paris Adieu mon pays Adieu le jazz adieu la nuit Un état dans l'état d'esprit Traité par le mépris Comme le Québec par les Etats-Unis Comme nous aussi Ah ! le mépris ah ! le mépris . Parachute Doré (Extrait de l'album Ecoutez d'où ma peine vient, 2008) Adieu représentants syndicaux A moi le soleil et le calypso La nana, la noix de coco A moi les alizés, les vents tropicaux Et moi, bien frisé, sur le bateau Adieu les traders, adieu joggings Les briefings à l’heure Breitling Ouvriers, riez, adieu les blouses grises En Chine, l’usine, on délocalise Les cours ont dégringolé Les banques ont pu rigoler La boîte a coulé, mais pouce On va se la couler douce La pilule, on va… se la dorer J’ai le parachute… chut ! doré Adieu mégaphones, adieu calicots Adieu représentants syndicaux A moi le soleil et le calypso La nana, la noix de coco Adieu, Château Petrus En costard Lanvin Adieu les jolies putes russes Dans les Mystère 20 Balancez les fraiseuses, les machines-outils Riez, ouvriers, joli gâchis ! J’ai creusé, creusé, j’ai creusé la dette Au lieu de me creuser la tête Un jour, les cours ont chuté Et moi… parachuté La boîte a coulé, mais pouce On va se la couler douce La pilule, on va… se la dorer J’ai le parachute… chut ! doré Adieu mégaphones, adieu calicots Adieu représentants syndicaux A moi le soleil et le calypso La nana, la noix de coco Adieu téléphone, adieu le bureau Secrétaire aux hauts talons hauts A moi les alizés, les vents tropicaux Et moi, bien frisé, sur le bateau La boîte a coulé, mais pouce On va se la couler douce La pilule, on va… se la dorer J’ai le parachute… chut ! ©voltaireonline.eu |