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MUSIQUE par VoltaireOnline.eu
L'équipe du magazine VoltaireOnline.eu présente vous propose de rencontrer des talents trés connus ou moins connus.
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Une jeunesse baignée dans l'art Jeanne Cherhal est originaire de Erbray, près de Chateaubriant en Loire-Atlantique. Jeanne naît le 28 février 1978 à Nantes, et notre future artiste rêve dès sa tendre enfance de devenir danseuse. Elle tente d’ailleurs très jeune d’entrer à l’Opéra de Paris, sans succès malheureusement. Ou plutôt heureusement, car elle se met très vite au piano, en autodidacte, et elle poursuit sa nouvelle passion en même temps que ses cours de théâtre ainsi que ses études de philosophie à l’université de Nantes : un petit bonheur musical est en train de se former. La passion de la musique l’emporte lorsque Jeanne décide d’abandonner danse et théâtre afin de se consacrer à son expérience de la scène et de la composition : elle commence par jouer avec des petits groupes de rock, puis elle se produit accompagnée seulement de son guitariste Eric Löhrer. Peu à peu, notre jeune artiste en herbe se fait connaître. Elle a dès l’année 1999 le privilège de se produire en première partie de grands artistes français tels que Georges Moustaki, Thomas Fersen, Emir Kusturica, Delerm ou encore les Têtes Raides. Dès 2000, elle impressionne le public au Tremplin des Vieilles Charrues. Fin 2003, cette passionnée du texte a déjà plus de 350 concerts à son actif, accompagnée de son inséparable piano. Petit tour de l'oeuvre de Jeanne Cherhal En 2002, elle lance son premier album, un live très simplement intitulé Jeanne Cherhal, enregistré à l’Olympic de Nantes, avec le label indépendant « tôt Ou tard ». Il faut attendre l’année 2004 pour voir apparaître son second album, Douze fois par an, pour lequel elle fait appel au violoncelliste Vincent Segal ainsi qu’a Eric Löhrer, qui a troqué sa guitare contre sa batterie dans cet opus. C’est avec cet album que Jeanne connaît un énorme succès auprès du public. En effet, Jeanne s’amuse à dresser les portraits de personnages que l’on rencontre au quotidien, comme son Petit Voisin, ou encore les tourments amoureux de cette fille qui s’entiche d’un homme marié, dépeints dans Un Couple Normal… Sa façon de jouer avec les mots, piquante et pleine d’humour, séduit facilement le public. Un troisième album sort en 2006, intitulé L’Eau, sur lequel elle a travaillé plus d’un an en élaborant ses maquettes elle-même, où elle aborde des thèmes un peu plus engagés, comme par exemple l’excision (On dirait que c’est normal). Récompenses et autres projets Jeanne Cherhal est récompensée pour tout ce superbe travail en 2004 d’abord, lorsqu’elle reçoit le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros, puis (et surtout) en 2005, lorsqu’elle est sacrée révélation de l’année au Victoires de la Musique.Jeanne poursuit d’autres projets parallèlement à l’élaboration de ses albums ; par exemple, son engouement de jeunesse pour le théâtre la pousse à jouer dans la pièce à succès Les Monologues du Vagin de l’auteur Eve Ensler, à la fin de l’année 2005 ; elle participe également au grand spectacle de Louis Chedid, Le Soldat Rose en 2006. Discographie 2002 : Jeanne Cherhal (label tôt Ou tard) 2004 : Douze fois par an (label tôt Ou tard) 2006 : L’Eau (label tôt Ou tard) Le Petit Voisin (Jeanne Cherhal) Le p’tit voisin s'appelle Jocelyn, avec un P avec un F comme dans Martine Le p’tit voisin il a un grain, de sel ou bien de sable ou bien de caféine Le p’tit voisin habite au-dessus de chez nous qui, évidemment, sommes en-dessous Il prend des cours de Ju-Jitsu, mais n'est pas mauvais n'est pas mauvais pour deux sous Et, dans tout l'immeuble, crado mais sympathique, on s’chicane, on se cherche, on s'engueule gentiment Mais le p’tit voisin, il est total stoïque Et d'ailleurs il s'en fout car il est étudiant. Le p’tit voisin dans son T1, a des instruments assez rares et insolites Des percus, un masque malien, des cendriers et des grigris de bakélite Il souffle dans un bout de bambou, un didjeridoo de Pier Import du Népal Il joue à poser des embouts sur des bouteilles puis il aspire et devient tout pâle Et, dans tout l'immeuble, crado mais acceptable, on se chicane, on se cherche, on s'engueule calmement Mais le p’tit voisin il s'assied à sa table Et il se roule un stick car il est étudiant. De temps en temps, le p’tit voisin, pour justifier sa bourse accordée par la fac fait un saut hors de son T1 et intègre un amphi bondé comme un gros sac Puis l'heure passée, il rentre au port non sans avoir fait un détour par chez Bubu Une petite partie de Fighting Simulator mais pas plus de quatre heures, il faut pas d'abus Et dans tout l'immeuble, crado mais bon, ça va, on se chicane, on se cherche, on signe des pétitions Mais le petit voisin, en lisant des mangas, rêve à des jours meilleurs Car il est étudiant Sur le macadam citoyen, que l'on piétine quand on n'en peut plus de stagner, on voit passer le p’tit voisin, sous des bannières il se plaît à revendiquer : un peu plus de ci moins de ça ! Un sitting au djembé devant la préfecture Les causes perdues les grands débats, on finit par tout faire flamber dans l'aventure Et dans tout l'immeuble, crado et pas fini, on se chicane, on se cherche à s'en rendre malade. Et le p’tit voisin, dans le panier à salade, commence à regretter ses cinq ans et demi… Et puis un jour le p’tit voisin ira pointer quelque part pour bouffer un peu. Il s'ennuiera, il sera loin, le temps où il rêvait que demain serait mieux alors Pour tromper l'amertume, comme à dix-huit berges en criant que ça suffit Il arpentera le bitume, rien ne changera mais au mois ça dégourdit. On dirait que c'est normal (Jeanne Cherhal) Il suffit que tu te réveilles un jour à peu près ordinaire Pour que résonne à tes oreilles comme un écho des millénaires Il suffit d'un matin trop tôt pour que le monde dorme encore Tu ne connais pas bien les mots, tu ne connais pas bien ton corps On dirait que c'est normal Il suffit que tu aies six ans pour ignorer ce qui va suivre On te couvre de satin blanc, tu dénoues tes cheveux de cuivre On te dit fille, tu es mûre, alors on va te purifier Ca alors tu étais impure tu deviens glaise pétrifiée On dirait que c'est normal Il suffit d'une douleur telle que tu n'en as jamais connu Pour savoir que tu es mortelle si tu ne t'en souvenais plus Mais le pire et ça suffira, la femme qui te guillotine Vit avec cette douleur-là depuis qu'elle est toute gamine C'est comme ça c'est la tradition, mais qui es-tu pour avoir si mal? Tu es là tu es des millions On dirait que c'est normal -©VoltaireOnline.eu- |